Oui, je sais, j’ai manqué à toutes mes obligations, et mon comeback s’est soldé par un échec cuisant. Mais je vous jure (madame, je vous jure !) que je vais me rattraper. Promis. Enfin, je crois…
Récemment, au cours d’une discussion avec une certaine personne, j’ai été frappée de plein fouet par l’horreur qui se cache derrière certains jeux de société. Car, non, les jeux de société ne sont pas d’innocents plateaux sur lesquels les joueurs déversent leur rage et leurs instincts les plus bas. En fait, ils dissimulent des éléments bien plus horribles que ce que l’on pense… La preuve en images !
3. Piqu'Puces
Ha ha, trop chou ! On doit attraper des puces qui bougent pour de vrai avec une sorte de pince à épiler ! Doigté et patience sont de mise !
Sauf que…
Regardez donc ces puces multicolores. Où sont-elles en train de gambader ? Dans. Un. Lit. Regardez encore mieux. Le propriétaire du lit a l’air affolé. Visiblement, ces puces sont en train de lui mener un train d’enfer, voire de le dévorer tout cru. Et vous, vous devenez un employé de la désinfection appelé par un client crado de chez crado qui n’a pas changé ses draps depuis treize ans. Le principe de ce jeu est absolument ignoble. Et, pourtant, on y joue depuis notre plus tendre enfance. Serait-ce une manière détournée qu’ont les parents de nous enseigner l’hygiène sans en avoir l’air ? Ils nous mettent devant le fait accompli, nous effraient inconsciemment en nous montrant des images terrifiantes et en nous rendant acteurs de cette tragédie.
Bravo, c’est très ingénieux.
2. Cluedo
Génial, un jeu où l’on démasque un assassin ! Super les suspects ! Et astucieux, ce système de cartes.
Sauf que…
Imaginez un peu. Un espace-temps qui se réinitialise toutes les demi-heures, des gens forcés de revivre les mêmes atrocités plusieurs fois par jour, et un pauvre docteur qui se fait assassiner de manières différentes à chaque partie. Un climat de suspicion constante, un manoir rempli d’armes dangereuses et des suspects qui vivent dans la terreur. Ce n’est pas une vie, ça, c’est de la torture ! Et on appelle ça un jeu ? Pensez un peu à la pression que subissent ces pauvres personnages, pas étonnant qu’ils finissent par s’entretuer. En gros, les joueurs entretiennent la détresse psychologique des suspects afin de les pousser au crime pour leur propre amusement. C’est du sadisme caractérisé. Et nous sommes TOUS complices !
1. Docteur Maboul
Trop cool ! Un jeu pour enfant dans lequel on se met dans la peau d’un docteur chargé d’opérer son patient !
Sauf que…
Attendez un instant ! Reconsidérons le principe du jeu. Le docteur que nous sommes doit éviter les parois de la chair de son patient sinon celui-ci se met à hurler. Mais, jusqu’à preuve du contraire, le patient n’est pas censé avoir les yeux ouverts durant l’intervention. Et encore moins hurler. ET ENCORE MOINS ÊTRE éveillé pendant l’opération ! Ce qui signifie que nous devenons la main de Satan : nous opérons notre malade sans anesthésie, ni locale, ni générale. Le joueur de Docteur Maboul devient complice d’une terrible machination et l’instigateur d’une véritable torture à cœur ouvert !!!
Bonus de la traduction française : alors que le jeu anglophone se contente de s’intituler sobrement « Operation », son équivalent français s’appelle, well, Docteur Maboul. Ce qui rajoute une dimension nouvelle à toute l’horreur ambiante. Car on incarne un médecin incompétent. Pire, on se glisse dans la peau d’un chirurgien atteint de démence, potentiellement dangereux pour ses patients et pleinement conscient de tout cela puisqu’il se fait appeler « Maboul ». Ce jeu est l’instrument du Diable !